8 mars 1910 : « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique », premier tableau peint par un âne
Posté par paille | Article classé dans : 03- Mars
Que s’est-il passé aujourd’hui ?
(Le « news » du jour)
Canular à Montmartre
Pour se moquer des Impressionnistes, le journaliste et écrivain français, Roland Dorgelès, fait peindre un tableau à un âne à la queue duquel on a attaché un pinceau.
Quelques jours plus tard, il fera exposer le tableau au salon des Indépendants en l’attribuant à un jeune peintre italien : Joachim-Raphaël Boronali (Boronali est l’anagramme d’Aliboron. cf l’âne de Buridan).
Le jeune Dorgelès (24 ans) avait emprunté Lolo, l’âne de Frédéric Gérard, dit « le père Frédé », patron d’un cabaret de Montmartre, le Lapin Agile. A chaque fois qu’il donnait à l’âne une carotte celui-ci remuait la queue, appliquant de la peinture sur le tableau. L’opération se déroulera sous les yeux de l’huissier Maitre Brionne, afin d’officialiser le canular.
Pour fignoler sa blague, Dorgelès distribua « Le manifeste de l’excessivisme » soi-disant écrit par Boronali.
Holà ! grands peintres excessifs, mes frères, holà, pinceaux sublimes et rénovateurs, brisons les ancestrales palettes et posons les grands principes de la peinture de demain. Sa formule est l’Excessivisme. L’excès en tout est un défaut, a dit un âne. Tout au contraire, nous proclamons que l’excès en tout est une force, la seule force… Ravageons les musées absurdes. Piétinons les routines infâmes. Vivent l’écarlate, la pourpre, les gemmes coruscantes, tous ces tons qui tourbillonnent et se superposent, reflet véritable du sublime prisme solaire : Vive l’Excès ! Tout notre sang à flots pour recolorer les aurores malades. Réchauffons l’art dans l’étreinte de nos bras fumants ! »
Pour l’oeuvre, le peintre André Maillos proposera 20 louis (équivalant à 3 500 €), lesquels seront reversés à l’orphelinat des Arts.
Dorgeles fournira le constat d’huissier et des photos à l’hebdomadaire L’Illustration , qui révèlera la supercherie.
« Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » est désormais exposé à l’espace culturel Paul-Bédu de Milly-la-Forêt en Essonne.
Le même jour :
(une autre année…)
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